Courtura: Jugne 2023 (Culture: Juin 2023)

L’été arrive doucement et les activités en plein air se développent…

 

Voici quelques dates susceptibles de vous intéresser.

 

Mercredi 7 Juin : à Nissa (Nice), à 16H00, au moulin Alziari, visite commentée du « defici » pour les membres de l’association.

Mercredi 7 juin:  à Nissa (Nice), à 18 h , au Musée de Préhistoire de Terra Amata (25, boulevard Carnot – Nice) ,Conférence publique  « La Préhistoire du Cinéma » par Marc AZEMA (Docteur en archéologie, membre de l’équipe scientifique Chauvet -2001-2017), réalisateur-scénographe chez Passé Simple, directeur des Rencontres archéologiques de la Narbonnaise.

Depuis les origines, l’homme « fait son cinéma… » Bien avant Edison et les frères Lumières, les parois des cavernes et les objets décorés par les artistes paléolithiques témoignent de la mise en place de processus graphiques, techniques et narratifs caractéristiques d’une véritable « préhistoire du cinéma ». Au-delà, bien avant l’écriture, l’homme exploite ainsi les propriétés narratives des images premières, et conçoit un véritable langage visuel, les premières narrations graphiques de l’humanité…

Pour illustrer son propos, Marc Azéma invite le lecteur à l’accompagner à travers l’espace et le temps. Marc Azéma vous proposera un voyage dans les origines de l’art, en passant par divers continents, pour finir sur les premiers films de Georges Méliès ou de Windsor Mc Kay.

L’invention pressentie par les hommes de la préhistoire dans la pénombre des cavernes devient alors réalité sur l’écran des salles de projection.

« L’archéologie du cinéma » est bien plus ancienne qu’on ne le croit.

Entrée libre dans la limite des places disponibles.

https://www.musee-terra-amata.org/la-prehistoire-du-cinema/

Samedi 10 Juin : à Nissa (Nice), à 9H30, balade historico-culturelle « Il était une fois Cemenelum… » organisée par « Racines du Pays Niçois »

Dimanche 11 juin : à Nissa (Nice) au Piloudrome du Mont-Boron, à partir de 14H00,  venez passer un moment agréable avec les fans de Pilou, boire une bière, regarder les parties et soutenir les joueurs.

Vendredi 16 juin : à Counta (Contes),  à 20h30, salle de la maison pour Tous dans le cadre du Festival des Paillons Lou Rodou Nissart jouera la comédie « Bescutin e belladona » , . Entrée gratuite.

Venès-li per audì de nissart e soubretout per vi rire!

Samedi 17 Juin: à Levens, à partir de 14H00, « Festin dou Boutau »

 

Mercredi  21 Juin : à Nissa (Nice), à 17H00, au siège de l’association, cours d’initiation au « nissart » réservé aux membres de l’association.

 

Per que la lenga vièu !

Un espoir pour nos langues ?

« Il n’y a pas besoin d’espérer pour entreprendre ni de réussir pour persévérer. »

 

La proposition de loi relative à la protection patrimoniale des langues régionales et à leur promotion a été définitivement adoptée hier par l’Assemblée nationale.

Même si les mesures proposées dans ce texte seront insuffisantes pour inverser le processus de disparition de nos langues de Provence, il faut saluer la validation de l’enseignement immersif. Cela signifie que les professeurs des écoles publiques pourront, en théorie, enseigner les matières générales en provençal, en nissart, en provençal alpin. C’est un premier pas vers le bilinguisme.

Comment l’adoption de cette loi sera accueillie par les élus locaux de Provence e »t du Pays Niçois ?

Plus aucun d’entre eux en tout cas ne pourra se cacher derrière le droit.

Hier, jeudi 8 avril 2021, à l’assemblée nationale eut lieu une nouvelle très positive pour les langues régionales avec l’adoption de la « loi relative à la protection des langues régionales et à leur promotion » porté et proposé par le député breton Paul Molac.

Cette loi prévoit notamment :  la mise en place de la pédagogie immersive dans des classes de l’enseignement public, de proposer de généraliser l’apprentissage des langues régionales de la maternelle au lycée, la mise en place d’un forfait pour les écoles associatives, permettre l’affichage bilingue sur les bâtiments publics, les panneaux de signalisation, dans la communication institutionnelle dans les collectivités territoriales qui le souhaitent ou encore de mettre fin aux difficultés rencontrées par les parents qui choisissent des prénoms traditionnels régionaux.

Dans un pays n’ayant toujours pas ratifié la charte européenne des langues régionales et minoritaire, l’adoption de telles mesures tiennent du quasi-miracle…d’autant plus miraculeux lorsque, contre toute attente ; la grande partie des députés de la majorité présidentielle présente dans l’hémicycle ont voté pour l’adoption de cette loi ! Malgré l’opposition du gouvernement et plus particulièrement de Jean-Michel Blanquer, ministre de l’éducation Nationale, farouchement hostile à cette loi estimant que cela « aller trop loin ! »

Le 29 janvier dernier, lors de la séance du conseil municipal de la ville de Nice, Jean-Luc Gagliolo ; adjoint au maire en charge de l’éducation et de l’identité niçoise, fit voter (à l’unanimité) une délibération portant sur la reconnaissance des langues régionales et notamment :  de soutenir l’Association des Professeurs de Langues Régionales dans sa démarche visant à obtenir une plus grande reconnaissance des langues régionales, et en particulier de la langue niçoise, dans le cadre de la réforme du baccalauréat,  de solliciter auprès du Ministre de l’Education nationale la valorisation et l’encouragement de l’enseignement des langues régionales, et en particulier de la langue niçoise, notamment au niveau des coefficients et bonification octroyés au baccalauréat au titre de la Langue Vivante C.

Doucement mais surement une lente évolution des mentalités est en train de se faire dans la France jacobine considérant encore ces langues comme une « menace » pour « l’unicité de la république».

Mais l’adoption de cette loi n’est évidemment pas la fin du combat pour la survie et la pérennisation des langues dites « régionales » dont les langues du Comté de Nice comme le Nissart, Gavouot, le Mentounasc ou encore les différentes langues de la Roya.

Des efforts sont encore à faire, des moyens doivent encore être donné et par-dessus tout une véritable volonté politique des collectivités pour sauver et pérenniser ces langues, notamment à Nice où la mairie, même si des efforts ont été accomplis, peut aller encore plus loin pour soutenir le Nissart et n’a plus d’excuse pour faire encore plus maintenant, grâce à l’adoption de cette loi…

Courtura Nissarda (Culture Niçoise)

Les cultures minoritaires victimes de la Pandémie

Une des conséquences non négligeable des mesures prise pour lutter contre cette pandémie est d’avoir renvoyé les cultures minoritaires aux oubliettes.

Le confinement qui a pour conséquence de réduire à l’extrême les contacts humains associé au monopole culturel dominant dans les médias, entraine inévitablement la perte de visibilité de nos cultures enracinées jusque dans nos territoires, nos patries charnelles.

Ces mesures d’enfermement des populations n’ont rien de neutre car elle ne permettent plus le partage et l’échange.

Or, le partage et l’échange sont les supports essentiels de la diffusion de la diversité culturelle et des identités.

Ces formes de prise en otage de populations entières ne permettent plus les confrontations nécessaires et permanentes qui sont l’essence d’un développement  culturel polycentré.  Ces mesures liberticides  empêchent tout débat critique et contradictoire.

De ce fait, le monopole médiatique de la république française est la cause d’une (dès)information qui ressemble beaucoup à de la propagande. Les populations de nos territoires, enfermées chez elle et n’ayant que les médias autorisés à se mettre sous la dent, reçoivent en flot continu  les messages de la culture dominante.

L’état français jacobin poursuit, ainsi, l’œuvre de destruction massive de nos langues et de nos cultures comme l’avaient fait avant lui,  sous d’autres régimes, le funeste révolutionnaire Abbé Grégoire et le toxique Jules Ferry.

Car, il ne faut pas s’y tromper, la volonté de nos hommes politiques est bien de privilégier l’économie et de museler tout ce qui ne leur semble pas productif et donc dangereux.

Ils perçoivent la culture en général et les cultures locales en particulier comme quelque chose de dangereux pour la « république une et indivisible » qui  risque de  mettre en danger la construction bancale de l’édifice national français qu’ils ont eu tant de mal à bâtir au long des siècles de façon artificielle.

Dès ses débuts,  la pseudo-révolution française de 1789 n’a eu de cesse de mettre à bas tout ce qui faisait la diversité culturelle de ce pays et, donc, sa richesse.

Quelques rappels historiques qui pourront nous éclairer. La construction de la France s’est faite par des apports successifs de territoires et de populations diverses et de cultures différentes. Mais, cela, ne s’est pas fait par adhésion de ces territoires qui ont été conquis ou annexés. Il n’y a pas eu, comme dans d’autres pays en Europe, une volonté de ces territoires d’entrer, de leur plein gré, dans un nouvel ensemble plus vaste.

Cependant, sous l’ancien régime les structures de souveraineté locales furent conservées : le Parlement de Bretagne, le Parlement de Provence, l’Assemblée provinciale d’Alsace, le Parlement de Bordeaux pour l’Aquitaine, etc.)

L’indépendance des régions, notamment sur le plan juridique sera terminée avec la Révolution qui va être un acte centralisateur.  Déjà, par exemple, c’est la révolution française qui va diviser l’Alsace en deux  départements, deux entités distinctes. Ce phénomène se multipliera par la suite afin de détruire tous les territoires historiquement légitimes.

Le danger de mesures liberticides, apparemment mises en place pour « notre bien », devant « être librement acceptées » par les citoyens, est que, par le biais de mythes incapacitants, on puisse formater la façon de penser de tout un chacun. Ainsi, sans que chaque individu ne puisse s’en rendre compte, l’état déjà très présent dans le quotidien de chacun, va instiller  le « prêt à penser » de l’idéologie dominante dans les esprits de chacun. Pour cela, il leur faudra persuader chaque citoyen que le discours officiel uniformisateur (avec le thème récurrent de « l’union nationale » pour des « circonstances particulières ») est le seul qui soit réaliste et efficace.

Tout ce qui ne rentre pas dans le « moule républicain » et développerait un discours particulariste est vu comme dangereux et désigné comme une atteinte au modèle unique reconnu comme seul acceptable.

Ainsi, la culture est considérée comme suspecte car développant un esprit critique et les cultures régionales, enracinées dans leur terroir, semblent, pour la « république une et indivisible », un facteur de démembrement du modèle artificiel patiemment élaboré par le roman national français.

Il ne faut donc pas s’étonner que le pouvoir veuille mettre le fait culturel en veilleuse en fermant tous les lieux où les gens peuvent développer un dialogue critique et un enrichissement personnel de façon totalement libre.

Pour nous, citoyens du pays niçois, la  sévère limitation du fonctionnement de nos associations, qui sont, quand même, le vecteur de la maintenance de notre langue, de notre culture, de notre histoire, est un grave danger à moyen et long terme.

C’est pourquoi nous ne pouvons qu’approuver l’action de nos artistes locaux en lutte pour la, réouverture des théâtres, des salles de spectacles, des salles de concert. Nous avons besoin de cet oxygène que sont les concerts de nos groupes (Lu Barbalùcou, Tchatchao, Lou baldaqui, li amplouha, … etc.), les « baletis » (officiels ou sauvages), les pièces de théâtre  en lenga nouòstra, les conférences historiques, les fêtes et festin (Lu mai, Lu cougourdoun, La Festa de la Countéa de Nissa, lou Boutau, lou Festivous…etc.) et autres manifestations (Santa Reparada, Sant Bertoumièu, Festival du livre, …etc.).

Si la mise en arrêt des manifestations culturelles est un grave danger pour la démocratie, la mise en sommeil de nos cultures minoritaires (dans toutes nos « patries charnelles »… Alsace, Bretagne, Catalogne, Comté de Nice, Corse, Flandres, Normandie, Pays basque, Savoie…etc.) est un réel danger vraiment mortel pour la pérennisation de nos identités. N’oublions pas que dans la plupart des pays qui vivaient dans des régimes liberticides, la culture fut l’élément prépondérant de la survie de l’identité de ces peuples (la musique en Italie, les groupes de chants ou de musique dans les pays de l’autre côté du rideau de fer, etc.).

Il ne faudra rien lâcher face à la société uniformatrice française. La survie de l’identité niçoise est en jeu.

11_novembre_armistice