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Entretien avec…Richard Cairaschi
Beaucoup d’artistes de notre Comté sont de véritables « hommes orchestres » ayant du talent dans des domaines fort divers
Celui que nous sommes allé rencontrer chez lui sur les hauteurs derrière la ville fait partie de cette catégorie qui a apporté et apporte toujours énormément à l’édifice commun de notre culture: j’ai nommé Richard Cairaschi
Robert Marie MERCIER: Bonjour, Richard, c’est chaque fois, un plaisir de venir, ici, à Berre les Alpes quand on peut s’échapper de la ville.
Richard CAIRASCHI: C’est en effet, ce que me disent tous les amis qui viennent me voir ici…et ce que je me dis tous les jours.
RMM: Vous êtes originaire d’ici, sans doute ?
RC: Segur, sièu de Berra…oui, je suis d’ici, un vrai Berenc
RMM: depuis longtemps, je présume ?
RC: Oui, ma famille, est de ce village depuis pas mal de temps déjà. Et j’ai vécu toute mon enfance, ici.
RMM: Est ce cela qui a forgé votre engagement pour défendre notre langue et notre culture ?
RC: Il est évident que ce pays a un caractère fort comme les gens qui y vivent d’ailleurs. Et, on ne peut rester indifférent à tout ce qui se dégage des hommes et de la terre de ce pays.
RMM: Est ce qu’il y avait des artistes dans votre famille qui auraient pu influencer la voie que vous avez suivie ?
RC: Pas vraiment, mais, je pense effectivement que mes parents m’ont transmis leurs gènes nissart…d’ailleurs, maman chantait et mon père avait une relation très forte à sa terre…je pense qu’ils m’ont légué tout cela.
RMM: Et après cette enfance à Berre, quel est votre parcours ?
RC: Pour tout dire, ce sont les études qui me courraient après mais elles n’ont pas réussi à me rattraper. J’envisageais de me diriger vers des études d’électroniques et pour cela j’ai tenté de passer le Bac en 1967 pour, au bout du compte, renoncer et l’année suivante je faisais Mai 68… des études sur le terrain, en quelque sorte. Finalement, je suis allé travailler dans une boite de conception de dessins animés qui s’appelait « les imagiers du bout du monde » (vers Mandelieu)…une vraie bande de falabracs qui m’ont bien déniaisé et mis le pied à l’étrier.
RMM: Le dessin ? Vous avez continué dans cette voie longtemps ?
RC: En fait, oui, j’ai continué, pendant un certain temps, dans le dessin en travaillant dans une boite qui faisait des affiches, de la sérigraphie, des bannières …et, bizarrement, c’est cela qui m’a amené à la musique. J’ai réalisé la pochette de plusieurs artistes du coin Alan Pelhon, Mauris, Bachas…
RMM: Mais, ils ne travaillaient pas dans votre milieu du dessin. Comment l’idée vous est elle venue de dessiner pour eux ?
RC: A l’époque j’étais totalement ignorant sur ces nouvelles musiques, un jour, en montant à Coaraze, pour apporter une pissaladière à un ami, j’ai entendu leur musique, car ils répétaient là-bas, et j’ai découvert cette nouvelle musique nissarde, ces nouveaux rythmes, ce nouvel univers…Moi qui n’avait jamais entendu que la Ciamada Nissarda comme musique de mon pays, j’ai accroché aussitôt et, comme j’avais une mandoline, je me suis remis activement à la mandoline. Et j’ai plongé dans la chanson moi aussi.
RMM: Vous avez écrit et produit des chansons ? Comment cela s’est il concrétisé ?
RC: J’ai eu l’idée de faire un ensemble de chant choral, ici, chez, moi, ensemble qui permettrait à tous de partager ce plaisir de chanter et j’ai créé le Corou de Berra, qui, au départ, comptait beaucoup plus de membres, et lorsqu’il fallut trouver un responsable pour le groupe, c’est Michel Bianco qui fut désigné (pour résumer, plusieurs candidats possibles n’ayant pu assumer ce rôle car ils partaient ailleurs à ce moment là). Un peu plus tard, Michel a pris l’option du professionnalisme en resserrant le groupe, alors que je privilégiait, pour ma part, l’option du départ qui était de faire partager le chant polyphonique au plus grand nombre. Cependant, il faut voir le côté positif des choses: à la suite du resserrement du « Corou », un éclatement de tout le groupe s’ensuivit et plusieurs petits groupes se constituèrent , dans les différentes vallées.
RMM: Mais, celui que nous connaissons tous est Richard l’homme de théâtre qui a foulé toutes les scènes du Comté. Alors, comment passe-t-on du chant au théâtre ?
RC: Pour l’activité théâtrale, une rencontre avec un homme, comme en fait parfois dans sa vie, Hervé Grac qui m’a beaucoup appris et surtout m’a beaucoup supporté. C’est lui qui m’a donné le virus et les moyens de m’exprimer sur scène. Ensuite, il y eut la rencontre avec Jan Nouvé, avec qui nous avons beaucoup travaillé.
RMM: Mais depuis, vous n’avez pas arrêté de créer, produire et jouer sur scène avec un répertoire qui commence à devenir plus que conséquent. Vous suivez, en cela, une tradition que certains anciens avaient contribué à construire depuis longtemps déjà.
RC: J’ai eu, il faut le reconnaître, à un moment donné, une chance qui m’a été offerte pour monter des spectacles et particulièrement à l’Espace Magnan ou l’on m’avait laissé carte blanche pendant 1 an pour produire des spectacles. Ainsi, j’ai mis en scène des spectacles avec Noelle Perna comme « Le Bar des Oiseaux ». J’ai enchaîné avec » Catarina Segurana », « Hospice dessus ». Après nous avons monté des spectacles avec la regrettée Martine Pujol dont la célèbre trilogie « Les Chaises de la Promenade ». Avec Patrick Vaillant, Daniel Malavergne et Benjamin Novarino-giana, nous avons monté « Garibaldi ». Il y a eu ensuite « J’ai faim ! » Puis, j’ai écrit la pièce « Carré de Dame » pour Aurélie Péglion. Enfin, j’ai monté et joué « 1° Tournée d’Adieu ». Mon dernier spectacle s’appelle « Carte Blanche » que j’ai eu le plaisir de jouer cet été à Contes pour le festival « Paioun Ven ».
RMM: Et vous avez abandonné la musique ?
Bonjour.
Je viens de lire votre page Web et j’ai remarqué que, comme moi, vous avez travaillé aux « Imagiers du bout du monde ». Je suis resté durant toute l’année 1967, comme traçeur-gouacheur, puis je suis parti. Je recherche depuis longtemps celui qui était en équipe avec moi et qui s’appelait Jacques Carebos (le nom est peut-être un peu écorché). Il y en a d’autres que j’aimerai revoir, mais je ne me rappelle plus leurs noms de famille (Gérard Elizabeth,François et sa femme,…) . De même, je ne me rappelle pas vous avoir croisé en 1967, surtout si vous êtes venu en 68. Si vous avez des informations sur ce sujet, je serais heureux de vous lire. Cordialement. René VARRIANO
Bonjour, je suppose que votre question s’adresse à Richard Cairaschi. Je lui en ferai part.