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Ma Terre
Elle avait le goût de la mer,
Une mer douce et calme,
Une mer si riche d’histoire et de culture,
Qu’elle imprégnait les grèves,
Que ceux qui s’y baignaient
Y puisaient leurs racines.
Ici, point de marée!
Tout est sérénité.
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Elle avait le goût des montagnes,
Belles et majestueuses,
Les torrents déchaînés,
Les orages violents,
La neige immaculée,
Les sommets du silence.
La marche longue et dure
Sur des pistes abruptes.
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Elle avait le goût de la paix,
Le sens de l’harmonie,
L’ombre de l’olivier,
Et le chant des cigales.
Le goût du miel doré
Quand il sort de la ruche.
Et la fête au village
Quand on tourne le mai.
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Elle avait le goût du soleil,
Et des saisons fleuries.
Le goût des mandarines
Et leur saveur acide.
Puis l’extrême douceur
De la fleur d’oranger.
Senteurs de tant d’arômes,
Mélange détonnant.
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Elle avait le goût des contrastes,
Terre de paradoxes,
Mariant l’eau de la mer
Et le feu du soleil.
Platitude de l’onde,
Sommets inaccessibles.
Montagnes venant mourir
En plongeant dans les flots.
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Qu’ont ils fait de ma terre?
Qu’ont ils fait de notre âme?
Le béton mange tout,
Il a tout recouvert,
De nos douces collines
Jusqu’au bord de nos plages,
Repoussant ma culture
Au fond de nos vallées.
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Je ne reconnais plus
Le sol de nos ancêtres.
Sur ma terre aujourd’hui,
Je suis un exilé!
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Robert Marie MERCIER (Octobre 1990)
« Mots dits… …Maudits » (Editions « Arts d’Europe »)
Poème primé au Grand Prix Poètique des Traditions Niçoises 1991,Prix Yolande Brachetti