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Mon vieux Nice me fait mal…
Arrêtez de massacrer notre patrimoine…
Le monde moderne contemporain ne supporte pas les marqueurs de l’identité des peuples. Il n’a de cesse de détruire pour gommer la mémoire de ceux-ci. Celà est particulièrement vrai et accentué dans notre pays Niçois qui souffre sous les coups des démolisseurs et de la société marchande… Voici un poème écrit par Robert-Marie MERCIER qui dénonce ces maux factuels.
Mon Vieux-Nice me fait mal
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Mon vieux-Nice me fait mal, il a perdu son âme.
Il n’est plus « Babazouc », et devient Babylone.
Tous les marchands du temple, et c’est bien là le drame,
Ont envahi ses rues et pollué la zone.
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Et puis, l’été venu, les hordes déferlantes
Des touristes « bobo » et zonards débraillés,
Qui encombrent ses rues de couleurs criantes
De cris inconvenants ou de fringues à gerber.
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Au quartier Saint-François, qui, de tout temps, vivait,
Désormais cette place est devenue bien morte.
Les marchands de poissons sont maintenant parqués.
Il reste des poteaux. Quelle triste cohorte !
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Et sa belle fontaine est cachée par des tables.
Le Palais communal n’est pas plus épargné,
Car, devant sa façade, des tables inconfortables
Voient des suceurs de glaces ignorants du passé
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Oubliés les cris des rues et la langue nissarde,
Les producteurs locaux qui avaient pignon sur rue,
Ce ne sont plus que des revendeurs de hardes,
De fringues à la mode et de colifichets.
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Bientôt les bâtiments qui avaient une histoire
Seront livrés aux pioches des démolisseurs
Ou vendu, tristement, oh destinée bien noire,
A de simples marchands ou autres promoteurs.
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L’esprit de nos anciens qui parcourait ses rues
A été exilé bien loin de ce berceau
Et les consommateurs à présent sont venus
Vraiment très peu sensibles à ce qui était beau.
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Il est loin le vieux Nice, celui de mon enfance
Plein de vie et de cris, d’enfants courant partout.
Les petites boutiques, et c’est grande souffrance
Ont été remplacées et mises à genou.
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Notre cœur historique a bien perdu sa flamme
Victime du progrès qui brise les personnes
Mon vieux-Nice me fait mal, il a perdu son âme
Il n’est plus « Babazouc », devenu Babylone.
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Robert-Marie MERCIER
13 Mars 2020