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Entretien avec …Jean Pierre Caire
C’est dans le quartier populaire près de la Place Garibaldi, rue Caïs de Pierlas exactement, que j’ai pris rendez vous avec Jean Pierre CAIRE au local de son association « Boulegan Sian Nissart ».
Il me reçoit dans son bureau entouré d’une bibliothèque bien fournie. Autour de nous, s’affairent des militants de l’association, comme dans une ruche bourdonnante. Après avoir salué l’un et l’autre, nous nous retirons dans une pièce inoccupée, afin d’être plus tranquille pour cet entretien.
Robert Marie MERCIER: Jean Pierre CAIRE, bonjour. Merci de m’accueillir chez vous afin de faire connaissance et de présenter votre association à nos lecteurs.
Jean Pierre CAIRE: c’est un réel plaisir de vous recevoir dans nos locaux et en même temps je tiens à vous remercier de vous intéresser à notre association ainsi que pour tout le travail que vous faites dans votre site.
R.M.M: Aloura, Joan Pèire CAIRE, un ver nissart seguramen. Oui, Jean Pierre, un nissart pur jus. parlez nous un peu de vous.
J.P.C: Et bien, je suis né à Nice le 25 janvier1949 dans le Babazouk, dans notre bonne vieille ville, exactement, rue Pairolière. C’est là que j’ai passé une partie de ma jeunesse.
R.M.M: Vos parents travaillaient dans le vieux Nice ?
J.P.C: Pas exactement. Je viens d’un famille nissarde modeste: mon père était cordonnier. Il avait fait son apprentissage à Don Bosco, institution que tout les Niçois connaissent et ensuite il a ouvert des échoppes. Quant à ma mère, elle était concierge.
R.M.M: Vous avez, cependant , suivi des études.
J.P.C: Des études, c’est un bien grand mot. En fait je suis allé jusqu’au certificat d’études et j’usais mes pantalons sur les bancs de l’école Rothschild.
R.M.M: Puis, vous avais fait un apprentissage je suppose ?
J.P.C: Et bien, mon premier apprentissage fut celui de la rue. Ce fut ma période « blouson noir ». Peut-être mon esprit rebelle nissart trouva là une voie pour s’exprimer. Donc, je peux dire que j’ai vite tourné vers la délinquance.
R.M.M: Mais cela n’a certainement eu qu’un temps ?
J.P.C: Bien sûr, mes activités qui dérangeait la société bien pensante me menèrent vers le centre de redressement. Je fus « admis » (c’est à dire enfermé) au Château de Mouans-Sartoux. Ce fut, finalement, une bonne chose car je fis une formation dans le bâtiment.
R.M.M: Et vous avez ensuite travaillé dans le bâtiment ?
J.P.C: Non, par la suite, je rentrais chez « Icart » (autre entreprise de plomberie bien connue des Niçois) et je fis une formation de plombier. C’est après cela, que l’on peut dire que je rentrais dans la vie professionnelle. J’exerçais le métier de plombier.
R.M.M: Et vous avez fait le même métier pendant toutes ces années ?
J.P.C: Pas du tout, dès l’année 1980 je m’orientai vers la restauration et j’ai exercé ce métier jusque dans les années 2000.
R.M.M: Et votre engagement militant pour la culture et l’histoire de notre Pays Niçois date de quand ?
J.P.C: En fait, j’ai eu un engagement militant syndical marqué dans les différents métiers que je pratiquais. Et, naturellement, celui-ci s’accompagna d’un engagement militant nissart. Au début, ce fut avec le Centre Culturel Occitan dans les années 70 autour de nos artistes engagés qu’étaient Alan Pelhon, Mauris Sgaravizzi et Joan Luc Sauvaigo. Ce sont eux qui ont réveillé une culture nissarde trop longtemps endormie. Assimilés au mouvement Occitan post soixante-huitard, ils s’écartèrent progressivement des chimères « Occitanistes » qui ont abouti, aujourd’hui, à une impasse. En revanche, ils ont suscité des émules de cette culture spécifique nissarde dont la mentalité est de ne pas accepter d’être mise dans un moule.
R.M.M: Vous baigniez donc dans une culture purement poétique et musicale.
J.P.C: Que non. Je fréquentais, pas mal, le théâtre de Nice et y faisait des rencontres qui m’ont enrichi: Didier Riquier, Ben Vautier, etc. J’étais, alors, conscient que c’était les milieux culturels qui pouvaient, le mieux, faire avancer les choses.
R.M.M: Dans une période plus proche, vous vous êtes carrément investi dans le combat historique pour notre Pays Niçois, combat nécessaire pour rétablir certaines vérités historiques mises à mal par l’idéologie dominante française qui régnait (et qui règne encore) dans l’éducation nationale (école et université).
J.P.C: En 2003, je me rapproche d’Alain Roullier (et de la LRLN) que je rencontre suite à la parution de son livre « Nice, Demain l’indépendance ? ». Je vais donc participer, pendant pas mal de temps, à la vie de la Ligue pour la Restauration des Libertés Niçoises (LRLN) dont j’ai été de toutes les manifs.
R.M.M: Vous êtes bien conscient que, malgré l’apport considérable du chercheur et écrivain qu’il fut, Alain Roullier, par son attitude intransigeante, se coupa de toutes les associations Nissardes.
J.P.C: C’est vrai, ce très grand homme qu’était Alain Roullier dans son engagement pour Nice, avait ce défaut de faire le vide autour de lui et finissait par isoler la « Ligue ». C’est pourquoi, après la mort d’Alain Roullier, en janvier 2014, je vais participer avec mes amis Thierry Vallier et Julien Llinarès, au rapprochement avec toutes les association nissardes.
R.M.M: Vu le passif accumulé, vous vous êtes rendu-compte que cela ne se ferait pas comme si de rien n’était, mais je pense que vous avez constaté que les associations nissardes ne vous tenaient aucunement rigueur du contentieux passé.
J.P.C: C’est vrai, nous avons reçu des preuves d’amitié de toutes ces associations et je tiens à les remercier de cela. Cette nouvelle entente, entre associations, nous permit de faire pas mal de manifestations communes en 2014 et en 2015.
R.M.M: Depuis quand êtes vous président de « ‘Boulegan Sian Nissart » ?
J.P.C: J’ai succédé à Thierry Vallier, en avril 2015 à la tête de « Boulegan Sian Nissart » et depuis je dirige l’association avec Julien Llinares.
jai ecrit tout un commentaire qui n est pas passe
Pouvez vous le renvoyer pour que nous le publions. Nous n’en trouvons pas trace. Merci