Le rire est nécessaire pour faire avancer les choses…
Ecrit par Julien DEMONTFERRAT le 16 mar, 2013 dans la rubrique Vie de l'association / Vida de l'assouciacioun | 0 commentaires
Ce n’est pas parce que l’on parle de choses sérieuses qu’il faut se prendre au sérieux.
Il y a quelques semaines notre ami Xavier Borriglione dont les créations sont appréciées par un très grand nombre de Niçois et dont l’humour n’est plus à vanter, nous a envoyé une interview factice qui nous a littéralement fait mourir de rire (au sens figuré bien sûr). Notre rédacteur en chef et administrateur de ce site, Robert Marie MERCIER qui était la cible de Xavier, partisan forcené de l’auto-dérision (vous savez cette capacité qu’ont les Nissart à se moquer d’eux mêmes …. enfin, pas tous, hélas !), a décidé de publier ce texte. Entre temps, l’ami Xavier avait émis l’idée de faire cette interview en direct avec chacun dans son rôle. c’est ainsi que cette interview a eu lieu le 7 Juin 2013 lors de l’émission « Raggapero » sur Fréquence K (103.4 FM) avec Christian Bezet dans le rôle du journaliste « Lo Mago », Xavier Borriglione dans le rôle du journaliste « Toinou » et Bob Mercier dans le rôle du Raïs « Bachas e Rasada ». Le studio de Radio Fréquence K fut pris d’assaut et contrôlé par les troupes du Raïs et nos deux grands enquêteurs, Lo Mago et Toinou, journalistes de la « Fueia de Blèa », qui opèrent depuis des années sur tous les points chauds de la planète étaient réquisitio… invités à faire la première interview officielle de Bachas e Rasada depuis la prise de pouvoir de la Révolution. Voici, in extenso, l’interview offic…libre du Raïs:
Bachas e Rasada
BACHAS e RASADA, (Nouveau Raïs du Pays Nissart) : « J’incarne la révolution de la blette ! »
Une Interview exclusive, factice, mais pas trop putassière de nos deux envoyés spéciaux Lo Mago (d’en Castèu) et Toinou (dau Gourc) au Pouort de Nissa pour le quotidien « La Fueia de Blèa ».
Fuiea de Blea (Lo Mago):
Lo Mago
Raïs Bachas E Rasada, merci de nous recevoir, la blèa sur vous.
Bachas e Rasada:
Merci, et sur vous la blèa, gari!
F. de B. (Toinou):
Toinou
« Dites nous, cette révolution des blettes, c’est quoi au juste ? »
B. e R.
Cette révolution, c’est la vie, ni plus ni moins ! A la fois un vaste programme alimentaire pour tout le Comté de Nice et la troisième vraie révolution industrielle ! Une révolution industrielle durablement respectueuse des besoins et de l’harmonie de l’Homme et de son environnement.
F. de B. (Lo Mago)
« Mais en quoi cela consiste concrètement ? »
B. e R.
« Tout va commencer par une remise en culture bio intensive de chaque mètre carré de terrain sauvé du béton, ou reconquis à l’occupant. J’ai mis un terme définitif à cette supercherie qui portait nom d’éco vallée, et que vous serez maintenant priés d’appeler « lou val de blèa ». Dans les mois qui viennent, vous verrez reverdir toute la plaine du Var ; L’OGC Nice disposera dès la saison prochaine du premier grand stade au monde où l’on jouera au football sur de jeunes blettes bio.
Quant au stade du Raï il retrouvera son cresson d’antan. Et puis j’ai d’autres projets ambitieux, la culture verticale de la blette sur nos façades, 500000 hectares rien que pour la ville de Nissa. Pour le département, je propose un plan quinquennal en deux ans -car il faut aller vite…-, qui doit nous amener à une production de 6 millions de tonnes de blettes par an dans notre Comté, soit presque 7 tonnes par habitant et par an. Une richesse colossale !»
Le cresson du Ray
F. de B. (Toinou)
« Mais qu’allons nous faire de toutes ces blettes? »
B. e R.
« Très simplement en trois temps : 1 les bouffer 2 Les caguer 3 Les composter
Premier temps, donc, les menus de la révolution : jus et tourte de blette le matin, raviolis à la daube mais bien verts le midi, et le soir : soupa de blèa, cotes de blettes et un peu de riz aussi, sinon ils vont me gâcher la seconde étape, parce que la blette, il faut le dire, ça fait aller… Seconde étape, donc suivez le guide aux cagadous de la révolution, un immense centre de collecte pour toute la production des caga blèa. Et on passe à la troisième étape, le compostage des blettes recyclées : compostage accéléré par des trémolines coprophages demi dures de Fukushima, qui nous aideront à produire, chaque année 2 millions de tonnes du premier compost humain entièrement bio que le monde entier nous enviera. A raison d’un euro le gramme, faites vos calculs… Quand on pense que l’occupant nous répétait à l’envie, « si vous nous chassez vous serez dans la merde ». Ils n’imaginaient pas que les Nissart sauraient la changer en or ! Je les vois déjà dès le prochain festival de Cannes, arborer leurs petits sacs de compost de luxe estampillé « fumier de Nissart ».
F. de B. (Lo Mago)
« Mais ne craignez vous pas que cela exige une hygiène de vie trop stricte pour les Nissart ? Êtes vous certain d’emporter l’adhésion de votre population ? »
B. e R.
« De quel droit osez vous poser cette question ? Ce ne sont pas les chats qui choisissent la marque des croquettes que leur maître consent à leur donner, que je sache… Si des terroristes refusent de coopérer, nous tenterons de les rééduquer dans une extension du parc à Loups du Boréon en cours de construction. Nous leur enlèverons le riz dans le repas du soir, et s’ils ne rentrent pas dans le rang, ils seront directement compostés avec les blettes recyclées. De plus, nous avons, en dernier recours, notre arme secrète, nos missiles chimiques que les inspecteurs de l’ONU n’ont pu découvrir, notre bombe au Brous de troisième génération. Quant à vous deux, cette question insolente a signé la fin de vos pseudo activités artistiques subversives. Lo Mago et Toinou, finiront au trou, après cette interview… Et maintenant dépêchons nous car la durée de l’entretien ne doit pas dépasser un micro-santon.
Lou Rais
F. de B. (Toinou)
« Un micro-santon ? »
B. e R.
« Mais vous êtes désespérants, vous ne comptez toujours pas en santon ? Un santon est le temps écoulé entre la colonisation française de notre Comté en 1860 et l’érection en 2010 de la sculpture symbolisant le joug imposé par l’envahisseur. Un micro-santon correspond donc à 1,314 heure en temps de l’occupant… Mais ça c’était avant la révolution bien sûr… »
Le monument de la honte
F. de B. (Lo Mago)
« Vous nous parliez de culture, mais s’il n’y a plus de Lo Mago, plus de Toinou, que restera t il ? »
B. e R.
« Le Rigo blèa », seulement « le Rigo blèa », le rigodon des blettes, des frères Casagrande, et c’est tout. Et puis, fini la scène, tout sur CD, car c’est dans leurs baleti que des terroristes on commencé à médire de moi !»
Lu Rauba Capèu
F. de B. (Toinou)
« Au point où nous en sommes, nous pouvons vous dire que nous trouvons ces mesures quelque peu autoritaires alors que vous vous étiez montré très libéral sur la question du mariage pour tous ? »
B. e R.
« Ah je vous remercie de cette question et dans ma grande magnanimité je vous gracie tous les deux. Que les choses soient claires, en matière de bicou et de mounine, (article 2 de la nouvelle constitution: noù cadun fa couma voù ! ) vous connaissez mon attachement à la nature, à l’épicurisme. Pour faire un bon compost, les Nissart doivent être heureux dans leur cœur et dans leur corps : un peu d’exercice en cultivant la blette, et dans les champs on fait connaissance de son voisin de sa voisine, des deux en même temps, et c’est la garantie d’un bon transit, rapide et serein. Et je ne vous ai pas encore parlé des agapes des Merveilles. Ah, les Merveilles, ça me rappelle ma jeunesse ! Le pèlerinage du plaisir des sens dans la haute Roya, cette thérapie mise au point par notre ministre du bien-être, le professeur Gimbagoya : Au petit matin de la fin du printemps, les Nissart se rassemblent sur le quai numéro 3 de la gare de Nissa. Les femmes vêtues seulement d’une feuille de blette et les hommes d’une grappe de folle noire (le cépage avec lequel on confectionne le vin de Bellet). Et tout ce beau monde embarque dans des centaines de trains des Merveilles. Oui cette ligne que j’ai su préserver ! Joyeusement ces petits trains du bonheurs s’élèvent dans la montagne et dans les prés de Saint Dalmas de Tende, les Nissart courent en riants, nus, libres et heureux… Ils mangent des blettes, boivent du vin de blette, ils célèbrent les dieux de la nature en faisant l’amour. Et, finalement, leur compost devient nectar.
F. de B. (Lo Mago et Toinou en chœur)
« Écoutez cher Raïs, nous sommes maintenant définitivement convaincus qu’il n’existe qu’un seul chemin, celui de la révolution des blettes, et un seul guide sur ce chemin, Bachas E Rasada. La blèa sur vous »
B. e R.
« Et, sur vous la blèa »
P.S: Le Raïs, le grand « Bachas e Rasada », tient à faire savoir à ses sujets, son peuple bien aimé, qu’il ne reconnaît aucune légitimité à l’usurpateur, celui qui s’est auto proclamé Président de la République de Nice, un certain Cristou, bien évidemment. Il ne peut y avoir qu’un guide pour le Pais Nissart.