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Barbets
Qui n’a pas compris que l’esprit qui anime les « Nissart » (c’est à dire les habitants du Comté de Nice, Nissart et Gavouòt) a toujours été un esprit de résistance venu du fin fond de nos montagnes, n’a rien compris aux habitants de ce pays.
Le Niçois, ce montagnard face à la mer, a un caractère forgé par l’histoire de ce pays, histoire qui fut des plus mouvementées car notre territoire a toujours fait l’objet de convoitises. Ce vieux pays, qui a une histoire plus ancienne que le pays voisin, la France, a souvent été attaqué, souvent envahi et toujours libéré. Si nous remontons loin dans notre passé et notre histoire, nous ne pouvons que constater que le pays voisin, la France (pratiquement le seul état d’Europe à s’être constitué non par adhésion mais par conquêtes, occupations et contraintes), n’a eu de cesse de vouloir nous envahir. Les rois de France, quitte pour certains à s’allier avec le diable (Cf.1543 et le siège du château de Nice avec leurs alliés turcs) , ont souvent jeté leurs troupes à l’assaut de notre Comté et de notre ville.
Ils parvinrent parfois à leurs fins mais n’eurent jamais le soutien de la population (à part quelques traîtres qui offrirent leurs services à l’envahisseur). Ils commirent de nombreuses actions prédatrices à l’encontre des populations mais aussi et surtout sur les monuments de notre pays (Châteaux, Eglises, Monuments artistiques, etc…).
Cependant, ceux qui les dépassèrent largement au niveau des actes de délinquance et de destruction, de pillage et de viol des populations, de privation des libertés, furent les « bleus », les armées révolutionnaires françaises , motivées par la volonté colonialiste de la jeune « république une et indivisible » française (qui aboutira d’ailleurs au premier empire, exemple accompli de l’expansion impérialiste de la nation française). Dès ses débuts la « république française » a toujours marqué sa volonté de gommer les identités régionales (par exemple, suppression de tous les parlements régionaux de l’ancien régime) et de fondre les « nouveaux citoyens » dans un moule unique. Et, naturellement, ceux qui ne voulaient pas plier devant la volonté jacobine et conserver leurs cultures, langues et traditions, étaient impitoyablement châtiés comme dans l’Ouest de l’hexagone (Vendée et Bretagne) ou dans l’Est (Savoie et Nice). C’est ainsi qu’à partir de 1792, les armées de la république française, les « bleus », entrent dans le Comté et commencent leurs exactions.
Le Duc de Savoie, avait, en son temps, institué des milices communales, chargées de maintenir l’ordre. Tout naturellement, les miliciens, devant le comportement des envahisseurs français, refusèrent de rendre leurs armes et constituèrent l’embryon de la résistance Niçoise, plus connue chez nous comme « la glorieuse épopée des Barbets ».
Les maquis constitués se mirent rapidement à grossir avec l’affluence des déserteurs (souvent des habitants du Comté enrôlés de force dans l’armée républicaine) et des paysans, révoltés par l’attitude des français. Cette résistance, qui s’étendit très vite à tout le territoire du Comté, perdurera jusqu’à la « Restauration Sarde » de 1814.
Cet épisode de notre histoire, la « république une et indivisible » et son « éducation nationale » ont toujours cherché à l’occulter depuis la dernière invasion de notre Comté en 1860. Depuis l’annexion frauduleuse de 1860, la volonté de la France de coloniser notre pays par des apports massifs de population, de déculturer la population par interdiction de la langue nissarde, de décerveler la jeunesse en lui assénant une histoire qui n’est pas la sienne, de mettre notre pays à genou par des lois votées par les responsables politiques français, est évident et constant (jusqu’à la disparition mystérieuse de la plaque commémoratrice du « saut des français » à Duranus).
C’est pourquoi, nous saluons l’initiative de l’Association « Nissart per tougiou » qui vient de produire un nouveau « T-shirt » en l’honneur des Barbets.
Un graphisme superbe avec une illustration qui ne lui cède en rien. Un « T-shirt » que tout « résistant Nissart » d’aujourd’hui se doit d’avoir afin de montrer que l’esprit de résistance des Niçois n’est pas mort et qu’ils se sont toujours libérés par eux -même. En 1543, c’est la, résistance de tout un peuple réuni dans son château qui a fait que la seule position fortifiée de la Maison de Savoie a tenu et a permis aux troupes impériales de repousser l’ennemi franco-turc.
En 1792, c’est par l’action des « Barbets », action qui durera 22 années sans décliner, qui rendra la vie impossible aux « bleus » chez nous…
et en dernier ressort, il ne faut pas oublier que lors du dernier conflit mondial, Nice est la seule grande ville « française » (sic) à s’être libérée toute seule (tandis qu’aujourd’hui, certains, sans vergogne, affichent le « drapeau aux trois couleurs » et se réapproprient cette libération alors que pas un char ou un soldat allié ne se trouvait dans la ville lors de la libération de celle-ci).
C’est pourquoi, aujourd’hui, il est important que des Niçois se lèvent pour dire « nous sommes fiers de ce que nous sommes, de notre terre, de notre langue et de notre culture, mais surtout de notre histoire qui ne doit pas être oubliée par les générations futures » . Nous sommes fiers d’être Niçois et nous sommes fiers de ce qu’ont fait nos ancêtres « Barbets ». Voici le texte de présentation des Barbets par l’association « Nissart per tougiou » en français et en Nissart:
BARBETS !
En septembre 1792, les armées révolutionnaires de la jeune République française atteignent notre Comté pour l’annexer et y porter la « bonne parole » de l’uniformité jacobine.
Abandonnés par les troupes du Roi de Sardaigne Victor-Amédée III, parce qu’ils n’acceptent pas cette intégration contrainte, laquelle est accompagnée par les exactions et les pillages, les « braves gens » de la ville et des montagnes s’organisent et entrent en lutte armée contre l’envahisseur.
Rassemblant les milices du haut pays et de nombreux civils prenant les armes, ces défenseurs d’une terre et d’une identité ne vont jamais cesser de rappeler aux « bleus » que leur seul salut est de renoncer !
C’est ainsi que nait le mouvement des Barbets, qui d’embuscades en combats héroïques va alimenter la mémoire collective d’un combat contre l’oppression et pour la défense d’une valeur essentielle de notre Comté : la liberté !
L’un des plus célèbres de ces Barbets, François FULCONIS, dit Lalin, mesura le prix de celle-ci à l’horreur de son châtiment suprême : Lalin, abattu, fût cloué à la porte de la maison familiale.
De cet épisode de l’histoire du comté, chacun d’entre vous connaît la légende du saut des français, éperon rocheux de la commune de Duranus, qui est là pour rappeler cette résistance à la sauvagerie et l’intolérance.
220 ans plus tard, en ce mois de septembre 2012, NPT a décidé de célébrer ces courageux nissarts qui illustrent notre attachement viscéral à notre terre, notre culture et notre patrimoine, lesquels font notre particularisme.
Nissarts, restons fidèles à notre histoire,
continuons de défendre ce que nous sommes !
Hommage aux Barbets !
Nissart Per Tougiou, 14, avenue du Trident, 06300 Nissa
Mail : npt@nissart-per-tougiou.com
En lou mes de setèmbre dòu 1792, li armada revouluciounari passon Var per faire venì francesa la Countea noustrala. Vouòlon pourtà a li gens d’aqueu païs la « bouòna paraula » que vèn de Paris.
Ma… lou Rei de Sardigna Vittour-Amedea III n’abandounèt, e couma non voulìon perdre la sieu tèrra e la sieu identità, de brave nissart s’organisèron per menà la lucha couòntra de l’enemic, que cremava tout, pilhava li nouòstri galina e filha, e coumençava a ni roumpre maïoun e tantifla.
Aloura toui ensèm, de la vila o d’en campagna, d’en riba de mar o d’en mountagna, cassaire, païsan e bandit d’aquì pilhèron li arma per fà veire ai sourdat fourastier e vergougnous que la Countea e Nissa noun si soumeterìon jamai !
Aqulu eròe, que li diìon « Barbet », coumbatèron touplen, e aquestou noum pouòrta l’image de la lucha que s’es facha per lou nouòstre pantai : la libertat.
Ma la desfensa d’aquela libertat a un pres : l’un dai plus brave dai Barbet, Choà Fulcònis, que cadun lou diìa Lalin, fouguèt amassat, e lu bastart lou clavelèron a la pouòrta de la maioun de familha, couma se fouguesse un marrit aucèu de nuèch…
Au jou d’ancuèi, cadun tra vautre counouisse la legenda dòu « Saut dei Frances » : aqueu baus fouòrmedable, a Duranus, que nen fà tenì en lou ment la resistença couòntra de la barbarìa e dòu fanatisma.
Ancuèi, 220 anada après d’acò, « Nissart per Tougiou » a vourgut óunourà aqulu couragous nissart que si soun batut per la nouòstra tèrra, la nouòstra cultura e lou nouòstre patrimoni, que tout’ai tres ensèm, fan la nouòstra particularità.
Nissart, sèmpre fedel a la nouòstra istoria, devèn countunià de desfendre cen que sièn !
Gloria ai Barbet !
De nos jours, les responsables politiques de Nice et du Comté sont prêts à célébrer tout et n’importe quoi, du moment que cela ne concerne pas l’histoire de notre Comté. Ils ont dressés deux monuments de la honte pour plaire au maitre français. Ils ont érigé un monument aux « Pieds Noirs », représentant du colonialisme français en Algérie. La prochaine étape, à laquelle nous devons nous atteler, sera de célébrer les colonisés, les indigènes de ce pays, en faisant dresser un « mémorial des Barbets ». Que la souscription soit, à présent, lancée pour honorer nos anciens qui n’ont pas hésité à payer de leur vie la défense de leur pays et le combat pour la liberté.
Ciao bicou! j ai beaucoup aimé ton article. Niçoise, mais aussi rattachée par l histoire de mes ancêtres, au Piemont et à la Savoie je te remercie — Oui mon père s est fait frappé en parlant nissart à l’école de la République Française et moi je me suis faite punir — ils ont bien fait!!!
Maintenant nous savons QUI NOUS SOMMES ET CE QUE NOUS VOULONS