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Entretien avec…Pascal Colletta
Certains ont leur pays accroché au coeur et aussi leur village.
Nous avons rencontré un personnage qui, au fin fond de la vallée de la Tinée, est un gardien du temple de la culture Gavouot, notre culture du Haut-Pays. Cet homme c’est Pascal Colletta
Robert Marie MERCIER : Bonjour Pascal Colletta. J’ai tenu à vous rencontrer pour compléter ma galerie de portraits sur ce site qui se veut d’être la vitrine de tous ceux qui œuvrent à la pérennité de la culture Niçoise. Vous faites partie de ceux-là.
Pascal Colletta : Bonjour, c’est très gentil de penser cela de moi, mais, vous savez je ne fais, à ma petite échelle que ce que je sais faire et surtout ce que j’aime.
R.M.M : Alors, tout d’abord, Pascal Colletta qui êtes-vous ?
P.C : Et bien , pour me définir je dirai que je suis Ilonsois et Gavouot (Ndlr: On désigne sous ce terme les habitants du Haut-Pays qui vivent dans nos vallées et dans nos montagnes). Je suis issu d’une famille de paysans et bergers du haut-pays. Mon père était un Colletta, enfant du pays et ma mère une Chabaud, également de chez nous. Nous étions, en fait, mes cousins et moi, les premiers à faire des études plus poussés que nos parents et à casser une lignée d’ascendance paysanne.
R.M.M : Mais avant les études, votre enfance ?
P.C: Après ma naissance, j’ai vécu jusqu’à l’âge de 5 ans à Ilonse, mais, étant donné qu’il n’y avait pas d’école au village, mes parents se sont « expatriés » et ont acheté une maison à Saint-Sauveur, là où se trouvait l’école la plus proche. En fait Ilonse et Saint-Sauveur sont mes patries charnelles et mes racines sont dans la Tinée. J’ai donc passé toute mon enfance partagé entre ces deux villages.
R.M.M: C’est là que vous avez fait vos études ?
P.C: Oui, je suis allé à l’école primaire, puis au collège à Saint Sauveur. Mais, ensuite, après le collège, il m’a fallu quitter ma vallée pour aller au Lycée à Nice , au Parc Impérial.
R.M.M: Je suppose que cela a été dur de quitter les lieux ou vous aviez passé toute votre enfance.
P.C: Bien sûr, c’est avec un pincement au cœur que je quittai ma famille et ma vallée (comme tous ceux d’en haut, d’ailleurs). Mais, j’étais (nous étions, devrai-je dire, car tous ceux qui venaient de la vallée étaient comme moi) un peu complexé par rapport à ceux de la ville quand nous nous retrouvâmes au Lycée.
R.M.M: Sans doute vous êtes vous regroupé entre enfants de la vallée de la Tinée ?
P.C: Réflexe inconscient, nous avons tout naturellement constitué un groupe, pas seulement de la Tinée, mais un groupe de « Gavouot » issus des différentes vallées car nous avions plein de choses en commun, et, en premier, le fait d’être tous internes.
R.M.M: Des affrontements avec ceux de la ville ?
P.C: Non, pas d’affrontements mais, c’est vrai que lorsque nous étions moqués, le groupe se soudait et se défendait. Mais ce sont des épiphénomènes et cela n’a pas duré bien longtemps.
R.M.M: Et votre parcours dans le secondaire et après ?
P.C: Mes études secondaires ont abouti à un Bac littéraire, puis, ce fut la Fac’ de Lettres où j’obtenais une licence d’Histoire. Il est évident que, étant attaché à la langue de notre pays, je ne pouvais pas faire moins que de passer l’épreuve de Niçois au Bac. Ce qui fait que, logiquement, je poursuivais en Fac’ par une maîtrise de Niçois (mes professeurs étant Castella, Toscano, ). Plus tard sera créée une maîtrise de langues et cultures régionales par l’éducation nationale française, et je reprendrai, alors, mes études pour obtenir ce diplôme officiel.
R.M.M: In fine, cela vous a amené à quoi ?
P.C: Et bien, je suis devenu Instituteur, Professeur des écoles comme il convient de dire maintenant mais j’aime bien le terme d’Instit’. J’ai pu enseigner dans la vallée de la Tinée et depuis 4 ans, j’ai changé de vallée et je suis Instit’ à Levens.
R.M.M: Naturellement, le fait d’avoir enseigné au pitchin (les petits en langue du pays pour désigner les enfants), vous a, sans doute, donné l’envie de vous occuper de c eux de votre village, je présume.
P.C: C’était évident pour moi, étant tellement attaché à Ilonse que je cherchais immédiatement comment je pourrai être utile à mon village. Ce qui fait qu’ainsi en 1996, j’ai accepté de devenir le président du comité des fêtes, de devenir « l’Abat » comme il est de coutume de dire chez nous (Ndlr: l’Abat est le chef de l’Abadie, rassemblement des jeunes du village qui organisaient les festivités). Donc, en 1996, quand j’ai accepté la fonction de président du comité des fêtes, nous étions une bonne équipe de jeunes et nous avons, en priorité, voulu relancer les fêtes au village et alentour (fête du col de la Sinne, festi’ das chats, fête du pain, etc.) Notre volonté était aussi de nous ouvrir aux traditions des autres vallées et à celles de Nice. Il était important pour nous de montrer que nous existions.
R.M.M: Parlez nous un peu de ces fêtes.
P.C: En premier lieu, je vais évoquer le « Festi’ das chats » ( les chats, c’est ainsi que l’on nomme les habitants d’Ilonse). Cette fête est à l’origine la fête patronale. Elle avait traditionnellement lieu en automne (lorsque le village avait une population beaucoup plus nombreuse) mais, à une époque où la désertification des montagnes était devenue trop importante, il fallut la déplacer en été pour que d’autres villages puissent y participer et particulièrement les estivants qui revenaient dans leur village pour les vacances . Le « festi’ das chats » est véritablement la fête des jeunes et c’est pour cela qu’elle est organisée par le comité des fêtes animé par les jeunes du village. La fête du pain est une reprise d’une ancienne tradition: les jeunes du village rallument le four communal et apportent le pain au banquet qui a lieu ce jour là au village. La fête du Col de la Sinne est l’occasion de réunir les villages du massif des quatre cantons. Les villages de Lieuche, Pierlas, Thiery et Ilonse se réunissent pour sceller cette amitié entre nos communautés. C’est l’occasion d’une journée avec pique-nique et jeu de Mourra, mais également messe, concours de boules etc…
R.M.M: Et le « Festivous », qui est devenu le grand rassemblement de l’été dans le Comté, vous n’en parlez pas ?
P.C: En fait, le « Festivous » contrairement aux autres fêtes n’est pas une fête organisée par les jeunes du comité des fêtes , mais par la municipalité d’Ilonse avec le concours de tous les Ilonsois, motivé par une volonté d’inviter ceux d’ailleurs à partager ces moments d’intense convivialité entre gens de même culture. En fait, cela procède, suivant la volonté des Ilonsois de s’approprier leur environnement proche en pouvant le désigner comme il a toujours été de façon orale par nos ancêtres, de la même démarche entreprise par la municipalité de nommer toutes les rues du village en « gavouot », ce qui permet à la population de vivre avec ses racines au quotidien. Après 10 années passées à la tête du comité des fêtes , je suis entré, en 2001, dans le conseil municipal du maire d’Ilonse, Richard Lions, comme adjoint chargé de la culture. J’ai pensé alors que si les fêtes propres à notre village et nos traditions étaient un élément moteur de notre identité, il nous fallait faire une grand festival lors duquel, nous gens de la montagne, inviterions ceux de la ville de Nice et d’ailleurs, chez nous, pour partager ce que nous avions en commun. Pendant longtemps, nous étions invités à la San Bertoumièu à Nissa, fête de tradition ancienne qui voyait les gens de la montagne venir proposer leurs produits à ceux de la ville. La San Bertoumièu était, en fait, le grand marché de la Countèa qui avait lieu à l’automne.
R.M.M: Oui, mais aujourd’hui on a tué toute l’économie du haut-pays qui permettait aux populations de vivre dans ces villages au profit de la seule mono-industrie du tourisme hivernal et des sports d’hiver. Alors que pourraient bien présenter, aujourd’hui, aux gens de la ville ceux de la montagne ?
P.C: Effectivement, c’est l’une des raisons qui a poussé notre réflexion, même si nous sommes heureux d’être invité à la Fête de San Bertoumièu qui a été relancée ces dernières années à Nice. Et nous avons pensé, de la même façon, que nous pouvions, nous aussi inviter ceux d’en bas à monter chez nous au milieu de l’été quand les gens sont plus disponibles afin de montrer que nous existions. Donc, en 2009 nous lancions le « Festivous », 1° festival gratuit de musiques, chants, théâtre, contes occitans comme nous l’avions intitulé.
R.M.M: Pourquoi ce terme d’Occitan qui, au niveau sémantique a une connotation assez négative auprès de pas mal de Nissart, qui ont des réactions épidermiques provoquées par l’histoire de leur pays ?
P.C: Comme nous voulions être ouverts aux autres, il nous a semblé que le terme de festival Niçois ou festival Gavouot était trop restrictif. C’est pourquoi nous avons utilisé un terme qui marque notre appartenance linguistique au grand ensemble de ce qu’il est convenu d’appeler les langues romanes et occitanes. C’est ce dénominateur commun qui unit les « Nissart », les « Gavouot » et ceux des vallées du Piémont qui sont de la même culture et de la même langue, même s’il y a quelques différences dans la façon de la parler.
R.M.M: Je suis d’accord avec vous que, déjà, dans la Countèa de Nissa, il y avait des parlers qui différaient sensiblement même si nous avions le sentiment d’appartenir à une même famille. Ces différences existaient aussi bien en bas entre les « Nissart » et les « asques » qu’en haut entre les différentes variantes du parler Gavouot (l’Ilonsois, le Coarasié,etc.). Mais, ce qui gêne un grand nombre d’entre nous, c’est la référence à une mythique « Occitanie » qui n’a jamais vraiment existée et qui est une construction de l’esprit relativement récente. Vous connaissez l’histoire de notre Comté et vous avez bien que nous n’avons connu qu’une croix, celle de la Maison de Savoie et que la croix des Comtes de Toulouse, même revisitée n’a jamais eu droit de cité chez nous. De plus, notre Comté se distinguait des états centralisés par le fait que nous étions une confédération de cantons et de communes libres. Nous ne souhaitons pas que le Jacobinisme Parisien soit remplacé par une autre structure centralisatrice. Nous sommes solidaires de toutes les langues occitanes mais nous ne voulons pas être intégrés dans une « Occitanie » étatique.
P.C: Il faut, en effet, être clair et ne pas entretenir un malentendu fâcheux. Je suis, comme vous, absolument contre l’appartenance à un grand ensemble centralisé qui reproduirait les mêmes erreurs et les mêmes effets néfastes que le Jacobinisme hexagonal. Nous ne faisons référence, en parlant de festival Occitan, qu’à une culture partagée par beaucoup de gens dont la langue a les mêmes racines que la nôtre.
R.M.M: Je pense que cet éclaircissement était nécessaire et bénéfique.
P.C: Oui, je crois qu’il ne fallait pas entretenir un malentendu entre tous ceux qui se battent pour maintenir notre culture.
R.M.M: Alors maintenant, pourquoi « Festivous » ?
P.C: Nous avons choisi ce nom pour deux raisons. La première est dans le sous-titre de notre premier festival: festival gratuit de musiques, chants, théâtre et contes occitans…toutes disciplines faisant appel à la voix. Or, comment dit on la voix dans notre langue, cela se dit « Vous ». La deuxième raison était cette volonté d’ouverture aux autres en disant ce festival est le votre, c’est le Festi’ Vous. Soyez acteurs et non plus simplement spectateurs. Voila pourquoi, ce qui est devenu le plus grand festival, Nissart, Gavouot, Occitan du Comté de Nice s’appelle le « Festivous ».
R.M.M: Chaque année des nouveautés, chaque année un plateau des plus divers, chaque année plus de visiteurs et de participants…
P.C: Oui, chaque année il grandit notre « Festivous » et chaque année Ilonse devient incontournable. En fait, le « Festivous » est la rencontre annuelle de la grande famille de ceux qui habitent et partagent la culture du Comté de Nice, d’un côté comme de l’autre des Alpes.
R.M.M: Evidemment, lors de ce festival aura lieu un concours de « Mourra ». Vous avez évoqué ce jeu, tout à l’heure en parlant de la fête du Col de la Sinne également. Alors, Pascal Coletta, dites-nous: c’est quoi la « Mourra » ?
P.C: La « Mourra » c’est un trés vieux jeu de notre pays qui se joue avec les mains. Si en France, il y a un proverbe qui dit « jeu de mains, jeu de vilains », ce n’est absolument pas le cas chez nous. Notre pays n’était pas un pays riche et il fallait trouver des jeux qui ne coûtaient rien. Pendant longtemps, chez nous, on jouait à la « Mourra » après les repas et nous avons été persuadés durant de longues années que c’était un jeu endémique d’Ilonse. Nous ne pouvions imaginer que l’on jouât ailleurs. Or, avec le temps, nous nous sommes aperçus que nous n’étions pas les seuls: il s’avérait que l’on jouait le même jeu dans une aire culturelle bien précise, qui recoupe , d’ailleurs bien, l’histoire: d’autres villages et vallées du Comté de Nice, en Piémont, en Sardaigne et même en Savoie.
R.M.M: Et vous avez décidé de relancer ce jeu un peu oublié ?
P.C: Tout à fait, ce jeu fait partie de la mémoire collective de notre peuple et tout ce qui avait fait l’essence de sa culture pendant des siècles venait à être oublié. En 1999, le comité des fêtes décide d’inscrire un concours de Mourra au festin, concours qui aura un certain succès. En fait, le jeu prendra une certaine ampleur grâce à Dédé Trucchi qui, en 2000, nous demandât de venir faire une démonstration de « Mourra » à la San Bertoumièu qui est la fête du haut-pays. Ce fut un gros succès et un grand nombre de Niçois retrouvèrent, en cette occasion, des souvenirs d’enfance.
R.M.M: Vous aviez déjà lancé votre association ?
P.C: Pas du tout. C’est en 2002/2003 que nous créâmes l’association « Mourra dei quatre cantoun » pour marquer le lien entre les trois villages où nous la jouions (Ilonse, Pierlas et Thiery) car la montagne qui se trouve entre ces 3 villages s’appelle la montagne des quatre cantons. Ensuite, nous lançâmes le « Gavouot Mourra Tour » qui comporte plusieurs étapes lors desquelles ont lieu des initiations et des concours. Pour moi la relance de ce jeu est essentielle car il montre que notre culture la plus ancienne est bien ancrée ici et qu’elle est vivante aujourd’hui. Cela montre aussi que nous voulons vivre, sur notre terre, notre propre culture et ne pas être standardisés comme le monde moderne voudrait le faire avec la sous-culture du Mac Do’ et du Coca. D’ailleurs jouer à la « Mourra » est plus convivial, pour un jeune, que de jouer seul devant sa playstation…et, en plus, ça ne coute rien. Nous ne voulons pas d’un monde où tous auraient les mêmes jeux, la même bouffe, les mêmes maisons standardisées, nous voulons un monde diversifié et ouvert vers les autres. Justement pour rencontrer ceux qui ont leur propre culture aussi respectable que la mienne mais différente.
R.M.M: On sent bien que vous êtes attaché à votre culture tout comme à votre terre.
P.C: Je suis très attaché à Ilonse et à la vallée de la Tinée, c’est vrai . En fait, au-delà de mon attachement à Ilonse, je me sens aussi, quelque part, Ligure…Dans nos vallées vivaient les Ectinii, une de ces fameuses tribus des ligures chevelus qui ont donné tant de fil à retordre aux Romains. Les ancêtres des Barbets en quelque sorte. Car Ilonse, a , de tout temps, était un lieu de résistance.
R.M.M: Au-delà de vos actions sur le terrain, vous participez à la diffusion littéraire de notre culture. Il me semble avoir vu votre signature dans la revue bilingue Nissart/Français, « Lou Sourgentin ».
P.C: Oui, je participe à l’aventure du « Sourgentin », mais c’est relativement récent. Avec Jean Luc Gagliolo nous sommes les benjamins et nous espérons que de plus jeunes viendront derrière nous. C’est une revue de grande qualité et j’y étais depuis longtemps abonné. C’est la seule revue bilingue d’une telle qualité qui a su se développer et s’améliorer avec le temps. Pendant longtemps, il y eut une rubrique Gavouot tenue par Toni Baloni qui traitait du « païs Gavouot ». Mais, celui-ci avait envie de prendre du recul et ne plus assumer une rubrique mensuelle. Roger Rocca me fit l’honneur de me solliciter en 2006 pour reprendre cette rubrique du Pays gavouot. Ce que j’acceptais avec enthousiasme, bien sûr, mais je ne peux participer totalement à l’aventure car nos journées sont courtes et nos obligations nombreuses (peut on appeler ça des obligations quand on œuvre pour sa langue et sa culture?)
R.M.M: Vous avez aussi écrit de nombreux ouvrages qui font référence à notre pays.
P.C: En effet, puisque nous parlions de diffusion littéraire, j’ai aussi écrit quatre livres « La mourrabella », « Ilonse au bout du chemin », « Escrichs d’un chat » et « 150 Ange 1914 ».
R.M.M: Et bien Pascal Coletta, je vous remercie de m’avoir accordé de votre temps pour permettre à nos lecteurs de mieux vous connaître.
P.C: C’est moi qui vous remercie de vous intéresser à la culture de notre haut-pays et de la faire connaître.
R.M.M: A bientôt au « Festivous »
BRAVO ET ENCORE BRAVO HEUREUSEMENT QUE NOUS AVONS ENCORE DES GENS COMME VOUS QUI PORTE TRES HAUT NOS TRADITIONS ET NOTRE CULTURE….
G.RICHIER
Bonjour la mourra se jouait en algerie
Vous voulez sans doute parler de l’époque coloniale. ce devaient être des européens venant du Pays Niçois, de Corse ou de Sardaigne.
Ayant fait quelques recherches sur Sully Maynart, j’aimerai entrer en contact avec M. Colleta dont j’ai beaucoup apprécié la présentation de « Crounicoi de Santo Pèirounello » pour lui donner les informations que j’ai rassemblées sur François Sully Maynart. Siéu qu’un pichot felibre de prouvènço mai passiouna pèr la lengo… Meilleures salutations.
Ayant fait quelques recherches sur Sully Maynart, j’aimerai entrer en contact avec M. Colleta dont j’ai beaucoup apprécié la présentation de « Crounicoi de Santo Pèirounello » pour lui donner les informations que j’ai rassemblées sur François Sully Maynart. Siéu qu’un pichot felibre de prouvènço mai passiouna pèr la lengo… Meilleures salutations.