Le retour du « pantai »

Il est des livres qui vous laissent une trace, même lorsque cela fait un certain temps qu’on les a refermés. Le livre dont je vais vous entretenir fait assurément partie de ceux là.

 

 

 

L’auteur de ce livre est un homme du pays, un homme de nos montagnes . Alain Grinda, connait comme tous les habitants de notre pays chaque recoin de nos vallées et de nos montagnes ainsi que la mentalité des gens d’ici. Cette mentalité si particulière de montagnards attachés à leur terre et qui ont été élevés , lors de veillées familiales, à l’écoute des ces histoires si particulières et parfois terrifiantes que les anciens contaient au coin du feu.

 

racontar couve_couve roman

 

Le titre de cet ouvrage n’est pas commun et m’a intrigué lorsque j’ai eu le livre entre les mains. « Racontars du Mercantour »… avouez que cela est particulier. Quoique l’on puisse en penser il ne s’agit pas d’un recueil de « ficanasseries » mais bien d’histoires mystérieuses comme il s’en racontait « dau temp que Berta filava », une époque oubliée quand le cercle familial se resserrait autour des anciens lorsqu’ils racontaient ces histoires que seuls les habitants de ce pays pouvaient comprendre.   296-fotolia-1109069-xs,bWF4LTQwN3gyNjI=

Ces histoires, seul un homme du pays, comme Alain Grinda, pouvait les recueillir en écoutant les uns et les autres, sur la place d’un village, au comptoir d’un bistrot, chez un ami pour ces moments particuliers où vous savourez d’être seul à entendre une histoire invraisemblable que votre hôte n’a jamais raconté à quelqu’un d’autre….


Des histoires de loups, des histoire de sorcières, des histoires que l’étranger venu d’ailleurs a du mal, avec son esprit cartésien, à concevoir…Oui, mais ici, nous savons…nous savons bien que les « masca » (les sorcières) existent, que les loups et tous les animaux sont dotés d’un langage (certes incompréhensible pour nous autres), que la forêt est habitée…. Nous savons bien cela mais nous le gardons prudemment pour nous car toutes ces histoires font bien partie de notre mémoire collective.

578623_464071906987034_812165331_n

J’ai pris un grand plaisir à lire ces histoires, toutes différentes, histoires qui m’ont embarqué dans un monde loin de notre quotidien, un monde de rencontres avec notre plus lointain passé, un monde que l’on peut aisément imaginer quand on se promène dans nos forêts et nos vallées.

Valada de Tinèa
Quand vous refermez ce livre, vous mettez un certain temps pour atterrir et revenir dans le présent.

A cet égard, c’est un livre fort réussi puisqu’il permet l’évasion hors de notre monde moderne matérialiste et utilitaire pour nous emmener à la rencontre de ce qui est permanent: l’âme d’un pays.

Valada de Daluis
Merci à Alain Grinda pour nous avoir offert de partager avec lui ses rêves. Et, maintenant, nous attendons avec impatience la suite… car il y aura, forcément, une suite: il ne saurait en être autrement.

468 ad