LA NATURE EST PARFOIS DURE…

Un nouveau  texte de

« lou nouostre amic

Barbajohan »:

Notre « Païs Nissart » est avant tout un pays de montagne et toute l’histoire de notre terre, depuis les temps immémoriaux, est tournée vers cette montagne. En témoignent les passages des Ligures aux alentours du Mont Bégo, la montagne sacrée, où aujourd’hui encore nous pouvons en voir les traces. Puis, la culture pastorale d’abord, agricole ensuite, s’est développé sur les flancs abrupts de nos Alpes du Sud. Ces montagnes sont devenus le creuset de la résistance Nissarde face à tout ceux qui voulaient s’accaparer notre terre: l’épopée des « Barbets » est, à cet égard, significative. Au cours de notre histoire, certains ont pu conquérir notre Pays et se l’accaparer, mais, jamais, ils ne pourront s’accaparer l’âme de notre peuple.


Nous avons un ami berger, qui passe son temps dans les montagnes avec son troupeau et ses chiens et qui a tout loisir de se ressourcer, tel Zarathoustra sur sa montagne, dans une nature encore peu polluée par les « petits hommes ».  Mais, pour notre plaisir à tous, il nous abreuve de textes qui sont autant de réflexions philosophiques en plus d’être poètiques. Nous ne résistons pas au plaisir de vous livrer un de ces derniers petits bijoux (suivi de la traduction du Gavouot en Français)

Boufa la tua rabia subre lou bouis e lou ginestre. Fa rounca lou sapin de cresta alta.
Fa plega lou aubres, crema lu vegetacioun, desseca l’erba de lou soutebouosc..
Maestrau que escuba lu ciel.
Ciel que lu bleu tristament palisen au vent feni per me douna la nausca.
Vent freious que me fa frissouna au pitchon matin.
Lou parpadeih e lou lingoustas se rampinan desperament au pen de flotas de cardoun que s’espuisan a aigrainar au flus de tu soufle maledit.
Degun rapache nen tamisa dessamoun, aqui bas quauq…ue passeroun prouvan de passar d’un aubrissoun a austre.
Ma degun ne canto, lu vent es tan fouort, qu’ien audi ?
Maestrau fa que te diech: tu me fatiga !
Tu espantega lou mieu pantaih amé lu tua boufadas.
Maestrau, refugia en mieu alberc, senti mounta l’odí…de mieu nouiousada.
(Mistral.
Souffle ta rage sur les buis et les genets.
Fait ronfler les sapins des hautes crêtes.
Fait plier les arbres, brûle la végétation, dessèche l’herbe des sous bois.
Mistral qui balaye le ciel.
…Ciel dont le bleu tristement pâlissant au vent finit par me donner la nausée.
Vent froid qui me donne le frisson au petit matin.
Les papillons et les sauterelles s’accrochent désespérément aux pieds des touffes de chardons qui s’épuisent à égrainer au flux de ton souffle maudit.
Nul rapace ne plane là haut, ici bas quelques passereaux essayent de passer d’un arbuste à l’autre.
Nul ne chante, le vent est si fort, qui écouterait.
Mistral, il faut que je te dise: tu me fatigue.
Tu disperse mes rêves de tes bourrasques.
Mistral, réfugié dans ma cabane, je sens monter la haine. .. de l’ennui.)
Barbajohan

Notre ami Barbajohan a plein de textes dans ses armoires et cherche un éditeur. Si vous lisez ces lignes et que vous ayez l’envie de le publier, n’hésitez pas à nous le faire savoir.

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